Atelier Automaton est une plateforme de recherche-création traversée par les pratiques de neuf artistes, performeur·ses, auteur·rices et chercheur·ses : Alice Perret, Anthony Vallet, Clémentine Cogné, Irenée Blin, Marlène Rech, Ophélie Doyen, Thibault Vancraenenbroeck, Younès Rabii et Yuting Qiu. Prenant la forme d’une communauté d’allié·es et d’un laboratoire de production et d’émancipation, elle rassemble des pratiques éclectiques, pluridisciplinaires, dont l’émergence collective accompagne des trajectoires singulières. Automaton est un terrain fertile, où se croisent et se frottent les disciplines, où s’inventent des écritures transversales.

L’atelier se raconte au travers de récits de curiosité et d’excitation, de rencontres, de liens. On y parle de soin, de travail, d’art, de commun, d’empathie, de création. L’atelier se raconte aussi par ses outils, ses espaces, ses rythmes de travail, ses complicités, ses luttes. Il se raconte par les gestes, les voix, les corps.

Le soin, le care, c’est la solidarité du collectif. C’est ce qui relie les artistes à travers le temps, ce qui fait que l’on ne laisse pas quelqu’un derrière. C’est ce qui donne envie de continuer, d’insister. C’est ce qui permet de prendre la parole, de résister, de créer malgré tout.

Ce care, c’est le fil rouge de l’atelier. C’est ce qui relie les œuvres. C’est ce qui permet de les faire. C’est ce qui permet de faire communauté.

Mais ce care n’est pas un soin passif. Ce n’est pas le care que l’on oppose à la politique, ce n’est pas le care qui remplace l’action. C’est un care actif, un care qui agit. Ce care, c’est de l’action. C’est un geste politique. C’est une manière de se positionner.

Ce care, c’est aussi la manière dont l’atelier se raconte. C’est ce qui relie les récits. C’est ce qui relie les voix. C’est ce qui relie les corps. C’est ce qui relie les pratiques.

Ce care, c’est ce qui permet de faire des œuvres qui ne seraient pas possibles autrement. C’est ce qui permet de faire des œuvres qui ne seraient pas possibles seul·es.

Ce care, c’est la condition de possibilité d’un art collectif.

Au cœur de cette expérience, il y a une question : que signifie « prendre soin » aujourd’hui ? Comment les artistes prennent-ils soin d’eux-mêmes, des autres, de leurs œuvres ? Comment construisent-ils des espaces de soin ? Comment créent-ils des communautés de soin ?

Ce que montre l’atelier, c’est que prendre soin, c’est un travail quotidien. C’est un effort. C’est une vigilance. C’est une attention. C’est une manière de faire. C’est une manière de vivre.

Penser et pratiquer le care en art, c'est peut-être moins répondre à la question "quiprend soin ?", que la poser inlassablement, depuis des lieux multiples, précaires, inventifs. C'est refuser le spectaculaire au profit du relationnel. Et c'est faire de la curation un espace de métamorphose lente -- là où se négocient, collectivement, les conditions de notre présence au monde.