Ça y est ma cave est pleine,
elle est pleine à craquer
Je vais t’ouvrir la porte
Ça y est
Mon cœur est prêt pour toi
Jusque dans ses moindres veinules
Il t’attend
La tension artérielle est à son comble
Ma vie va exploser
Il y a urgence à ciel ouvert
Dans tout mon cœur le nuageux
Assombri à s’épancher de gouttes
Ça y est l’averse
Rouge approche
D’un moment à l’autre je l’entrevois
Tu vas arriver
Je cligne déjà des yeux
Moi le chien que tu t’apprêtes à
fendre, craquer, sillonner,
Nu sur la terre battue du cellier
Ça y est ma cave est prête,
elle est prête à craquer
Celle que j’attends à ma porte ne frappera qu’un seul coup
Moi qui espérais l’amour je n’aurai que la mort
La sentence sur le moi le sali
Sur moi qui veille jour et nuit
Au chevet de mon propre corps
Il ne restera plus qu’à l’accueillir
À faire écran
à en crever
À pendre le taureau
par les cordes
À retourner l’humus tout frais
douceâtre
tout écœurant
À dérouler le tapis de cendres
à l’infâme avenir qui m’attend
Et que je me l’enfonce dans la gorge
au plus profond
Et que la pente m’avale, que la salive me noie
je dévale
valses acides
écume de lave
Dans un instant
finies les salves